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Les villages vaudois du Luberon
Les 19 et 20 avril 1545 la destruction de Cabrières par le Baron d'Oppède précède celles des 23 autres villages vaudois du Luberon
Par l'édit de Mérindol de 1540 François Ier ordonne" la totale extirpation des dits vaudois et luthériens". Le premier président du Parlement d'Aix, Jean Maynier baron d'Oppède , déclenche la persécution menée par Paulin de La Garde et Joseph d'Agoult.
Le village de Cabrières,
actuel Cabrières d'Avignon, était le seul village vaudois fortifié et lors des débuts de la persécution il servit de refuge, notamment à Eustache Marron, curé apostat de Ménerbes et accusé d'avoir pillé l'Abbaye de Sénanque . Le village est rasé par le baron d'Oppède à qui l'on érige un monument. Les femmes qui avaient combattu furent enfermées dans une grange et brûlées vives.
24 villages du Luberon sont pillés. Les hommes massacrés ou envoyés aux galères, certains son vendus comme esclaves à l'Isle sur la Sorgue, les femmes violées avant d'être exécutées. Eustache Marron est conduit à Avignon pour y être exécuté et servir ainsi « d'exemple »
Le Luberon http://www.provence-luberon-news.com/
Comment en est-on arrivé là ?
Au départ pourtant le mouvement n'avait rien d'une hérésie, et il est né au XIIe siècle d'un besoin de suivre l'idéal de pauvreté apostolique, qui donnera aussi naissance aux ordre mendiants. A Lyon Pierre Valdès, riche marchand, comme François d'Assise, abandonne ses biens et commence à prêcher dans les rues. Avec ses disciples, les pauvres de Lyon, il est chassé de la ville et jusqu'en 1215 vont circuler plus ou moins librement. Bien qu'ils ne l'aient pas désiré, les Vaudois furent exclus de l’Église, par leur excommunication au concile de Latran de 1215. Ils reprochent à l'Eglise d'être devenue une autorité temporelle et élaborent leur doctrine. Des laïcs, les « amis » administrent les sacrements sous la direction spirituelle des prédicateurs, les « barbes ». (Un commentaire virulent a été posté, rien dans cet article pourtant ne le justifie, je le publie tel qu'il a été posté. Je ne fais que reprendre ce qui figure sur tous les sites cités dans les sources)
Gustave Doré : le massacre de Mérindol - wikipedia
Les Vaudois se convertissent pour beaucoup à la Réforme en 1532 au synode de Chanforan, c'est ce qui va décider l'arrêt de Mérindol et le début des nouvelles persécutions. Après les massacres du Luberon, les rescapés se réfugient à Genève ou dans le Piémont. Ils vont continuer à être traqués dans les vallées alpines de Lucerne, de Pérouse et de Saint-Martin, jusqu'aux « Pâques Piémontaises » de 1655, le duc de Savoie persécute les Vaudois : en avril 1655, les Vaudois subissent des dragonnades, lancées par Louvois, et à Pâques, 40 000 soldats, renforcés par les milices communales et commandés par le marquis de Pianezza, sont lancés, tels des croisés, sur les vallées vaudoises. Parmi eux, des réfugiés irlandais qui avaient subi chez eux les persécutions de Cromwell, relate l'historien Gabriel Audisio.
Stèle commémorative du massacre des villages vaudois du Luberon - Wikipedia
Un pamphlet de 1566, Histoire mémorable de la persécution et saccagement du peuple de Mérindol et Cabrières et autres circonvoisins appelez Vaudois, prononce pour la première fois le mot de « massacre », inventé pour les Vaudois du Luberon, mais on sait que ce ne sera que le début d'une longue période de tueries, que l'on appelle les guerres de religion. Le XVIe siècle inventera à la fois les notions de massacre et de tolérance. J'y reviendrai avec certaines figures historiques du Vaucluse de cette période. (4)
Sources et pour plus d'informations :
- Études Vaudoises http://etudesvaudoises.voila.net/Historique/index.html
- Musée protestant http://www.museeprotestant.org
- le site de la mairie de Cabrières http://www.cabrieres-davignon.fr
- La naissance de la tolérance au XVIe siècle : l’ « invention » du massacre - David El Kenz -Université de Bourgogne et UMR 5601 - www.sens-public.org/IMG/tolerance_et_massacre_Presov_rtf.rtf
A retrouver aussi dans l'article consacré au Baron des Adrets ICI
Tags : Comtat Venaissin, Époque moderne, Europe, Guerres et conflits, Personnalités, Provence, Relations internationales, Religions et croyances
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Commentaires
les commentaires postés sur mon autre blog où cet article avait été publié une première fois, j'ai modifié l'article pour répondre à l'un de ces commentaires,
Triskèle Dimanche 20 Avril à 11:54
Merci pour cet article très intéressant, j'apprends beaucoup avec toi. Les Vaudois, comme les Cathares ? Que d'horreurs commises au nom de la religion. Je ne savais pas qu'il existaient encore.
Bon dimanche de Pâques (c'est l'actualité qui t'a fait penser à cette histoire?) Bises.desvallées
Jeudi 10 Juillet à 12:19
Beaucoup d'erreur dans votre blog sur les vaudois, ce nom ne vient pas de Valdo de Lyon, mais signifie : "des vallées", vallées de savoie, dauphinée et piémont italien, et ne remonte pas au 12ème siècle : les Vaudois véritables sont les descendant directs des premiers chrétiens des catacombes et surtout des premiers hébreux disciples de Jésus.
Je descend mois même de ces vrais Vaudois, certains piémontais, d'autres réfugiés dans le Vercors, ce qui explique l'esprit de résistance qui a toujours animé cette région,RESISTANCE SCANDALEUSEMENT ESCAMOTE PAR DE GAULLE LE PLANQUE ET MITTERAND LE COLLABO, aux vues des pseudo commémorations, c'est pour longtemps, rappelons que sans les troupes de choc de deux division bloquées au Vercors, le 6 juin 1940 aurait été un fiasco total, si vous voulez connaître les vrais horreurs commises par l'armée Vlassov ,des tatars et ukrainiens surtout, elle sont identiques aux pâques piémontaises, mais Spielberg n'a jamais fait de films sur nos Shoah!
Ma réponse :
Il ne peut y avoir que des erreurs en effet, car je ne suis pas moi-même descendante de Vaudois et nous connaissons si peu d'eux. Nous avons chacun notre histoire escamotée par l'histoire officielle. Il serait temps de profiter de l'espace offert par Internet pour réécrire VOTRE histoire. Je ne le ferai pas à votre place, n'ayant pas les éléments pour le faire.
Comme je l'ai écrit à propos d'un autre article où je me fais incendier aussi, je n'essaie que de contribuer, modestement au partage de nos connaissances, je voudrais que justement, certaines mémoires ne tombent pas dans l'oubli.
A noter que je cite "Études Vaudoises" qui sans doute sont dans l'erreur aussi ? C'est à eux qui faut vous en prendre, pas à moi.
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Très bien votre Blog, je vous encourage à poursuivre, ne cesser jamais d'écrire… Je suis natif du Dauphiné où ma Famille est présente depuis plus de mille ans; Huguenot et Vaudois d'influence génétique.
Je rédige beaucoup sur le Protestantisme et je réalise une thèse en théologie sur le lien Vaudois/Protestants.
Quant à l'histoire Grande ou Petite comme relatée dans les livres, reportages et autres supports vulgarisés, elle est ce que l'on veut bien nous faire penser. Pour paraphraser Napoléon "l'histoire est une suite de mensonges où tout le monde s'est mis d'accord".
Que la mémoire de ces massacres au nom du dogmatisme de l'église vaticane, de Rois Français (de Philippe Le Bel à Louis XIV) soucieux de leur soi-disant pouvoir divin, menacés par le savoir, la connaissance de l'intérêt social, l'économie de minorités religieuses à la vraie foi inaliénable, ne soit jamais oubliée.
Merci pour votre commentaire. C'est réconfortant de savoir que l'on n'est pas seul à rechercher une "autre" histoire. Je suis née dans une famille "œcuménique" à la fois catholique, d'origine italienne, et protestante, du Vivarais. Je suis heureuse que nous ayons pu ainsi coexister.