Le magazine GEO a récemment publié un article consacré à 10 des plus belles découvertes lors de fouilles préventives réalisées par l'Inrap qui fêtait ses vingt ans d'existence en février dernier :

Dix des plus belles découvertes archéologiques réalisées par l'Inrap depuis vingt ans

"En deux décennies, ce sont près de 50.000 opérations archéologiques auxquelles l'institution a participé dont 5.000 fouilles en France métropolitaine et ultramarine. Grâce à ces activités, "c'est l'ensemble du territoire français qui s'est transformé en site archéologique", s'est réjoui Dominique Garcia, président de l'Inrap lors d'une conférence de presse tenue en février dernier."

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La grotte Mandrin * près de Malataverne dans la Drôme avait déjà fourni des preuves de l'extinction de Néandertal et une nouvelle découverte de l'équipe menée par Ludovic Slimak, chercheur CNRS à l'Université de Toulouse, vient de mettre à jour des témoins de la présence hors d'Afrique d'Homo Sapiens, 10000 ans plus tôt que ce que l'on pensait jusqu'alors.

Ludovic Slimak - la grotte Mandrin sur le site de Malataverne

Une découverte majeure pour la compréhension de notre passé, suffisamment importante pour avoir filtré dans les médias, on le sait plutôt avares avec ce type d'informations. Vous en avez sans doute entendu parlé sous le titre "une dent de lait" découverte dans la Drôme bouleverse l'histoire de l'humanité. (cf France Bleue).

L'équipe de chercheurs ont mis à jour l'été dernier, 1500 petites pointes de silex associées à neuf dents, dont une dent de lait, une molaire, qui ne correspondait pas à une occupation néandertalienne. Après analyses, il s'avérait que ces artéfacts reliaient le site à une occupation d'Homo Sapiens, qui serait donc arrivé là 10000 ans plus tôt que ce que l'on pensait jusqu'alors (54000 ans plutôt que 45000ans).

De part et d'autre de la Méditerranée, des pointes de pierre similaires ont été fabriquées par Homo sapiens à la même époque. Laure Metz et Ludovic Slimak - futura-sciences.com

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Un chantier de construction est en cours entre Guilherand Granges et Soyons, au niveau d'une zone commerciale (cela a son importance) et il a été interrompu par la découverte de vestiges déclarés dignes d'intérêt scientifique par l'Inrap de Valence.

Enregistrement de prélèvements à l'Inrap de Valence. - Photo : Inrap.

Je reviendrai sur l'emplacement et sur le projet lui-même car il me semblent significatifs, notamment pour l'acceptation de fouilles de sauvetage.

Ces trouvailles en périphérie des villes sont fréquents, il suffit d'aller sur le site de l'Inrap pour s'en convaincre. Contrairement au Moyen-age qui, après les grandes invasions, a contraint les populations à grimper sur les collines, l'homme préhistorique, puis les populations de la période gallo-romaine, ont occupé les vallées, profitant de l'argile à disposition, des terrains accueillants et des possibilités de communication. Beaucoup de ces chantiers de constructions faites au diable Vauvert et de contournements routiers font ainsi l'objet de fouilles de sauvetage.

Les fouilles ont permis de trouver des traces d’une occupation datant principalement de la période du bronze moyen (1650 à 1350 avant J.-C.) Photo Le DL /Fabrice ANTERION - Dauphiné Libéré. On aperçoit en fond la silhouette des ruines de Crussol.

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Si cela s'avère souvent utile de s'arrêter pour lire sa carte lorsqu'on fait une randonnée, que dire lorsqu'on apprend que Tomas Karlsson, amateur de course d'orientation a découvert de cette manière, et tout à fait par hasard un trésor inestimable daté de l'âge du bronze ?

Fin avril 2021, alors qu'il se promène en forêt, cet adepte de la marche à pieds suédois trouve, à même le sol un collier et une parure en métal. Sur le moment il n'identifie pas ce métal et pense à des bijoux récents tant l'état de conservation est excellent, il se dit même qu'ils doivent être "made in Hong Hong"

Connaissance des Arts

Après qu'il ait signalé sa découverte, une équipe d'archéologues est venue examiner le site et ils ont estimé qu'il s'agit de bijoux en bronze datés de 750 à 500 avant notre ère ayant appartenu à une femme "haut placée". Une découverte majeure selon les chercheurs suédois.

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A Alba la Romaine, l'INRAP a fouillé en 2020 une série de foyers de la Protohistoire ainsi qu'un site funéraire antique. 

De précédentes fouilles avaient permis de mettre à jour un site protohistorique" (circulation en chemin creux, fossés, résidus de forge et d'ateliers et indices très précoces de la culture de la vigne) datée du V^e siècle avant notre ère."  Celles de 2020 ont mis à jour un alignement de foyers à pierres chauffantes, datant du VIIe siècle avant notre ère.

Tout près c'est un ensemble funéraire qui a été découvert.

"Plus d’une vingtaine de dépôts de crémation, trois inhumations et des dépôts votifs datant du Haut Empire ont été découverts autour d’une construction circulaire. "

Une partie du mobilier découvert dans les tombes

Parmi les découvertes, les chercheurs ont remarqué surtout des balsamaires en verre soufflés, dont un qui contient de la poudre rose qui sera analysée ; les restes d'un volumen, tube renfermant un parchemin, une bague en or et des miniatures en plomb symbolisant des accessoires de toilette.

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La première plume de dinosaure découverte en  1861 en Bavière - Museum fur Naturkunde

Si je sors du cadre "historique" pour parler ici d'un animal qui vivait au Jurassique, c'est d'une part parce que c'est le seul que l'on a retrouvé avec des plumes, on peut parler d'un oiseau, et d'autre part parce-que je n'aime pas les barrières. Les techniques élaborées par les chercheurs se rejoignent que l'on parle d'archéologie préhistorique, protohistorique ou historique. Elles viennent compléter les lacunes des sources écrites, les seules considérées longtemps par les historiens.

Cette toute première plume de dinosaure, toute petite, moins de 7 cms, a été étudiée et les chercheurs ont pu déterminer qu'elle appartenait à un archéoptéryx  - Wikipedia

Prenez ce fossile d'archéoptéryx : ici reconstituée graphiquement, voici où la plume devait se trouver. Ryan Carney, university of South Florida Helmut Tischlinger. Géo

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L'Inrap a fouillé, cet été  à Autun, une nécropole datant de l'Antiquité tardive et située à côté de l'église Saint-Pierre-l’Estrier, en collaboration avec le service archéologique de la ville.  

Un vase rarissime,  au décor exceptionnel a été découvert lors de ces fouilles :

Vue du vase diatrète dans le sarcophage où il a été découvert à Autun © Bérénice Bétend-Desgranges, Inrap / Bérénice Bétend-Desgranges- encore dans sa gangue de terre - Connaissance des Arts

Des sépultures fouillées entre juin et septembre, il est sans doute l'objet le plus remarquable de tous ceux trouvés à ce jour. D'une douzaine de centimètres de haut et de diamètre, il est remarquable car en verre et bien conservé, et par son décor en relief témoignant d'une grande maîtrise. Il porte l'inscription : 

« Vivas feliciter » (« Vis en félicité »)

Tout comme les autres objets découverts dans la nécropole, il témoigne des coutumes funéraires de cette fin d'Antiquité romaine et des débuts de la chrétienté à Autun. Il témoigne aussi de la richesse de l'aristocratie gallo-romaine, aux IIIe et IVe siècle.

Très fragile, il est conservé dans sa gangue et à l'abri de la lumière en attendant d'être confié aux restaurateurs.

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