• La guerre de 14-18 avec Edouard Vuillard

     

    Je ne sais plus quand ni comment je suis tombée sur ce tableau d’Édouard Vuillard, un peintre dont je connais mal l’œuvre, mais il m'a tout de suite questionnée. En effet, loin du post impressionnisme, cette toile nous montre la guerre et ses ravages, même à l'écart des batailles, elle continue à faire des dégâts.

     

    l’interrogatoire du prisonnier - 1917 - La contemporaine -

    De l'officier qui interroge, on ne voit guère que les galons, mais tous les autres sont devenus des anonymes et n'ont presque plus de visage. Le prisonnier est debout, rigide, tout autant que le poêle, et avachi aussi, abasourdi, dépassé par les événements. 

    "Le regard vide de l’Allemand, les objets difficiles à discerner disposés sur le banc, les visages presque effacés des soldats de garde, contrastent également avec la netteté des galons de l’officier français et la carte disposée devant lui, au premier plan. Le tableau symbolise ainsi la véritable frontière qui sépare, plus encore que des ennemis, soldats du rang et officier.

    ...la scène de l’interrogatoire du prisonnier présentée ici, même éloignée des combats, suinte la violence : l’ombre du prisonnier qui se heurte à la porte infranchissable et le crochet qui pend du plafond soulignent la détermination de l’officier à obtenir des renseignements sur les forces ennemies pour préparer, qui sait, une nouvelle offensive. L’impuissance du prisonnier face à la machine militaire semble indiquer que ce dernier est le jouet des événements."

     

    "De son séjour de février 1917, ce peintre de l’intime, spécialiste des intérieurs bourgeois et des natures mortes, rapporte de nombreuses esquisses et tire une de ses œuvres les plus troublantes, L’interrogatoire du prisonnier." Histoire image

     "1914-1918, la guerre marque une rupture. Engagé un temps comme peintre aux armées, Vuillard sait faire état d'une réalité devenue tragique {(L'Interrogatoire du prisonnier,} musée d'Histoire contemporaine, Paris). Après le conflit, Vuillard continue à saisir dans ses portraits le " tremblement du temps ". Quelques exemples souvent méconnus sont ici présentés : industriels, banquiers et actrices - sa clientèle de prédilection.
    "  Je ne fais pas de portraits, je peins des gens chez eux ", la formule laconique de Vuillard dit bien son ambition d'artiste, en grande partie nourrie par son expérience décorative."  Grand Palais à l'occasion de l'exposition consacrée à Vuillard en 2003

    Cette scène, qui s'est souvent déroulée durant cette guerre, et pas seulement envers des soldats allemands, est restée secrètement gardée dans l'espace si bien rendu ici, des prisons et autres lieux de rétention.

     Ce sont des témoignages précieux,  lorsque les  peintres  se font aussi reporters de guerre.

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  • Commentaires

    2
    Mercredi 28 Juin 2023 à 11:05

    Très intéressante votre lecture de ce tableau la sensibilité, le ressenti du peintre et sans doute ce qu'il a voulu faire comprendre, malheureusement une réalité, sont très bien traduit par vos mots. Amicalement

    1
    Jeudi 25 Mai 2023 à 19:57

    Ah oui ce poil au milieu de la pièce 

    ça réveille des souvenirs

    Belle toile 

    Merci Fardoise 

    Bonne fin de journée 

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