Il aura fallu qu'elle disparaisse pour que les médias parlent d'elle et de son grand talent. Trop discrète sans doute, elle avait aussi le grand tort d'être femme dans un milieu, celui de l'art, où c'est compliqué  pour les femmes de se faire un nom dans l'histoire.

autoportrait 1954

Née en Suisse en 1924, elle s'installe à Paris en 1945. Après son mariage avec le peintre Hugo Weiss, elle devient photographe indépendante. Elle rencontre Robert Doisneau en 1952 et intègre l'agence Rapho. Elle effectuera de nombreux reportages à travers le monde où elle photographie la rue et ceux qui la fréquentent. Ainsi elle devient l'un des témoins d'une époque révolue,  photographiant les personnes, non à leur insu, mais en toute confiance.

mariage gitan à Tarascon - 1952

Courses à Auteuil 1952

Comme Robert Doisneau, peut-on dire, plus encore, elle fait la part belles aux enfants,

enfants enchainés sur une péniche - on peut supposer que c'est pour leur bien...

Paris 1958

Naples 1955

Elle ramènera aussi des clichés pris aussi ainsi, sur le vif, de ses nombreux voyages.

Portugal 1954

Toutes ces photographies proviennent de son site.

Elle est considérée comme l'une des représentantes majeures du courant "Humaniste" de l'après guerre, ces photographes qui se sont intéressés à l'humain, tel qu'il est.

En quelques dates :

1945
Certificat de capacité comme photographe.

1952
Rencontre Robert Doisneau chez Vogue, qui la met en relation avec Raymond Grosset.
Intègre l’agence Rapho.

1954-60
Parutions régulières dans The New York Times Magazine, Le Ore, Zondagsvriend, SE og hør, France Illustration, Plaisir de France, Art d’Aujourd’hui, L’OEil, Arts, Life, Die Woche, Elle, Réalités, Point de vue Images du monde, Arts ménagers, Esquire, Leica Fotofrafie, Photography, Du, Camera,
Le Leicaïste,, Time, Amateur Photographer.

En 1955, Edward Steichen sélectionne trois de ses clichés pour l’exposition mythique « Family of Man » au MoMA de New York.

Elle effectue de nombreux travaux de commande, navigant entre mode, reportage et publicité.
Elle peut ainsi poursuivre des recherches plus personnelles, qui illustrent la condition humaine et rattachent son oeuvre au courant de la photographie humaniste.

Officier des Arts et des Lettres depuis 1999, Sabine Weiss a reçu en 2010 les insignes de Chevalier dans l’ordre du Mérite.

D'après sa biographie sur son site : sabineweissphotographe