• "Zola Jackson" - retour sur Katrina

    "J'avais cinq marches à mon perron
    Les quat'filles March avaient un père docteur
    Y avait trois lanciers au Bengale
    Et le facteur a sonné deux fois
    N'avait pas de courrier pour moi"

    variante

    "Mais le facteur sonna deux fois
    Pour me dire « Votre fils est mort »

    Zola Jackson

    Ainsi débute le livre de Gilles Leroy, "Zola Jackson".

    Août 2005 Katrina s'abat sur la Nouvelle Orléans. Les digues du lac Ponchartrain lâchent, les quartiers modestes sont engloutis,

     « une explosion, puis deux, qui n'avaient plus rien de cristallin. On aurait dit des bombes, un volcan sous-marin peut-être. Les rues étaient calmes pourtant, le monde se reposait. Qui donc aurait eu le cœur à terroriser la ville ce soir ? L'explosion venait des rives du lac, et ce n'étaient pas des pétards de gosses ni les feux d'artifice de fêtards, c'était un fracas souterrain, tellurique qui fit trembler toutes la maisons sur des kilomètres, de Gentilly jusqu'à Bywater, en ébranlant Saint-Bernard et tout le neuvième district. Les digues venaient de céder...

    Quarante ans plus tôt, déjà quand le monstre s'appelait Betsy, ils avaient dynamité les digues à l'est afin que l'eau n'inondât pas le Quartier français et les immeubles d'affaire en se répandant dans les quartiers pauvres. »

    Mais Zola ne veut pas quitter sa maison en abandonnant Lady, sa chienne.

    « M'en aller où ? Elle est bien bonne celle-là. Qui voudra de moi, sans le sou, et surtout qui voudra de nous? Personne n'acceptera ma chienne, ni les hôtels, ni les refuges. »

     Zola sera sauvée par son amour, elle laissera l'amour gagner, contre tous les clichés et les mauvaises raisons, car :« Il ne faut pas grand-chose pour se faire détester dans ce pays où tout le monde aime son prochain, comme il est ordonné par la Constitution. » Elle finira par accepter son fils Caryl tel qu'il était et Troy son ami, trop blanc, pour elle, trop noire, 

     

     « Aimer, ça compte, disait Caryl.
    Aimer vraiment, c'est pas donné à tout le monde. »
     

     Un livre, un personnage que Gilles Leroy rend présent et vivant, un personnage très fort, à découvrir, pas seulement pour la description du chaos laissé par le passage de Katrina.

     

    Gilles Leroy
    Zola Jackson
    Mercure de France 2010
    « Sauver le patrimoine culturel syrien Disparition de René Vautier réalisateur de "Avoir 20 ans dans les Aurès" »

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