En 2017, une nouvelle statuette féminine était découverte à Opava, en Moravie Silésie, lors de fouilles de sauvetage avant la construction d'une voie de circulation. Seule la partie inférieure a été retrouvée,

sur www.radio.cz

D'autres statuettes avaient déjà été découvertes dans la région d'Opava dans les années 80, mais différentes. Celle-ci se rattacherait à la culture de Cucuteni-Trypillia (dans l'actuelle Ukraine).

"D’après les archéologues de la branche locale de l’Académie des sciences, la statuette, créée vers 4 200 avant J.-C. par le peuple de la culture de Lengyel, couvrant essentiellement la Hongrie, la Slovaquie et la Haute-Silésie, servait d’objet de culte païen. Pour la responsable de fouilles, l’archéologue Kateřina Papáková, il s’agit d’une découverte exceptionnelle."  Article de Radio CZ

Elle s'inscrit dans une longue lignée de "Vénus préhistoriques" depuis la première découverte en 1864 par le marquis de Vibraye (la "Vénus impudique" à la Laugerie-Basse). Si cette dénomination, attribuée depuis Joseph Szombathy en 1903, peut sembler inappropriée, elle a l'avantage d'être parlante pour la plupart d'entre nous.

Beaucoup s'inscrivent dans un schéma dessiné par André Leroy-Gourhan, en gros un losange :

  ici la "Vénus" de Lespugue.

La partie centrale du corps : siens, ventre, fesses, cuisses du corps est sur dimensionnée,

les membres sont esquissés ou absents

les traits du visage ne sont pas représentés, sauf dans les cas de la Vénus de Brassempouy et de la tête de Doni Vestonice.

Article sur les Vénus sur :

http://www.hominides.com

Si toutes ne répondent pas à ce schéma, elles semblent toutes répondre à des stéréotypes, selon des conventions figuratives, sans que nous sachions vraiment ce qu'elles symbolisent. Nous ne savons pas non plus si elles correspondaient à des rituels. Elles sont réalisées dans des matériaux différents, os, ivoire, pierre tendre, terre cuite, sans que l'on soit certain que ce n'est qu'une réponse à des matériaux présents sur le lieu.

Leur aire de répartition dépasse celle de l'art paléolithique, et si elles sont présentes en France, en Angleterre (un seul exemple), en Allemagne, en Italie, dans plusieurs pays de l'Est, comme dans l'exemple cité ; aucune n'a été retrouvée en Espagne. 

"Dernières découvertes de Vénus
En 2009 La Vénus de Höhle Fels en Allemagne
En 2008 Les deux Vénus de Zaraysk en Russie
En 2014 Une vénus à Rénancourt près d'Amiens
En 2017 Une vénus Russe à Khotylyovo-2"                         hominides.com

Quelles qu'elles soient, et bien qu'elles gardent leurs mystères, elles témoignent des civilisations des hommes du paléolithique. Qu'elles soient objets de parure ou objets de culte, elles nous parlent et nous émeuvent.  Elles sont bien aux prémisses de l'Art, avec un grand A.