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Une tombe étrusque découverte en Corse
2018, un particulier veut faire construire une maison dans son terrain tout près d'Aléria et découvre, par hasard donc, sur des vestiges.
"La présence soupçonnée de vestiges mobilise alors au mois de juin 2018 une équipe de chercheurs de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) . Ils tombent rapidement sur une nécropole de l'époque romaine forte de 130 sépultures enchevêtrées, dans un état de conservation remarquable." (*)
Parmi ces sépultures une tombe étrusque en hypogée est mise à jour,
Tombe étrusque en hypogée en cours de dégagement et poteries, objets en bronze et miroir, Denis Gliksman, Inrap
Plus que par sa teneur cette découverte est majeure car la sépulture était inviolée et grâce aux moyens techniques actuels, son étude peut se révéler capitale pour mieux comprendre cette civilisation. Elle confirme aussi la présence étrusque en Corse sur le site d'Aleria-Lamajone, connue depuis les fouilles menées par Jean et Laurence Jehasse dans les années 1960 sur la butte de Masselone et plus au sud à la nécropole de Casabiana, de culture étrusque.
Il est avéré que les Étrusques avaient établi des comptoirs en Corse. Après la bataille d'Alalia (Aléria en grec) les Phocéens, Étrusques et Carthaginois sont amenés à réglementer le trafic maritime et la Corse orientale passe sous influence étrusque.Grâce à la découverte de ce tombeau étrusque, la campagne de fouille reprend avec un grand chantier collectif qui réunit sous l'égide de la DRAC et de la Collectivité de Corse, plus de 70 chercheurs, de l'Inrap ainsi que des Universités, du CNRS...
Nécropole d’Aléria – Lamajone. Au centre une tombe à fosse avec couverture de tegulae et imbrex recoupe le couloir de l’hypogée visible grâce à la couleur plus orangée du sédiment qui la comble.
Inrap Roland Haurillon
Cette tombe étrusque en hypogée présente donc une chambre funéraire souterraine, avec un couloir. Ce type de sépulture est réservée aux personnages de haut rang et l'ouverture permettait de ré-ouvrir pour déposer de nouvelles offrandes, ou de nouveaux défunts.
"À ce jour, la fouille de ce caveau rectangulaire d’un mètre carré a livré plusieurs artefacts dont trois coupes à vernis noir et l’anse d’une probable œnochoé. Deux skyphoi, sorte de gobelets à grandes anses, ont été découverts à proximité du crâne d’un individu. Tous ces vestiges sont actuellement au-dessus du niveau de sol de l’escalier. Le mobilier permet d’attribuer cette sépulture au IVe siècle avant notre ère, mais la poursuite de la fouille et les études à venir répondront aux questions encore en suspens." Inrap
Le 26 mars 2019 les découvertes sont présentées à la presse :
(*) Extrait de l'article de Marine Benoît dans Sciences et Avenir : "La mystérieuse tombe étrusque découverte en Corse commence à parler"
Le mobilier funéraire est typique d'une tombe étrusque où le défunt est représenté en position de banquet pour l'éternité et entouré d'offrandes.
Mais l'importance de cette découverte réside, comme je l'ai dit plus haut, dans l'état de conservation exceptionnel de cette nécropole car les autres tombes, aussi, ont révélé plusieurs modes d'inhumation et un important mobilier funéraire, plus de 200 objets.
Pour suivre l'avancée des découvertes et de leur analyse voir le site de l'Inrap
Tags : Antiquité, Archéologie, Carthage, Étrusques, France, Grèce, Relations internationales, Traditions
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