• Tarasques médiévales

    J'ai déjà parlé de la Tarasque à propos du mythe de la bête fabuleuse liée au culte de Sainte Marthe, ICI, ainsi que de la Tarasque de Noves, du musée lapidaire d'Avignon, ICI. Je reviens sur les représentations médiévales après avoir découvert un chapiteau provenant de la cathédrale Saint Siffrein de Carpentras, déposé au musée Comtadin Duplessis :

    Tarasques médiévales

    Tarasque dévorant un enfant - calcaire - XIIIe siècle

    Un autre chapiteau montre la Tarasque telle que nous la connaissons dans la tradition de Tarascon, dans le cloître de Saint Trophime à Arles :

     

    Tarasques médiévales

    Wikipedia

    Ici on reconnaît la carapace, et surtout les six pattes, l'une des caractéristiques de la Tarasque provençale. Dans le cas du chapiteau de Carpentras, l'identification est moins aisée.

    La tête léonine fait penser à la bête dévoreuse, héritée de la tradition méditerranéenne antique, que l'on retrouve aussi sur des culots de l'abbaye de Montmajour,

    Tarasques médiévales

    Wikipedia

    "Ce monstre androphage, de tradition pré-romaine, apparaît dans la galerie Nord du cloître de l'abbaye de Montmajour sous la forme de deux têtes ornant des consoles de la galerie Nord.

    La première console, située près de l'enfeu de l'abbé Jean Hugolen (1405–1430), montre la Tarasque en train de dévorer la tête d'un homme qu'elle traîne sur le ventre. La seconde orne une console qui se trouve à l'opposé à l'angle Nord-Est du cloître. Le monstre finit de dévorer une personne dont on distingue encore le corps au fond de sa gueule."

    L'identification, on le voit, est difficile, et sous le vocable "Tarasque" diverses interprétations sont possibles. La tradition chrétienne s'est forgée sur des mythes antiques et a été "codifiée" au XIIIe siècle par deux textes, celui de Jacques de Voragine et celui de Vincent de Beauvais (*) à partir de mythes greco-romains (Hercule, Thésée), et étrusques aussi, ainsi que de mythes africains, Ethiopie (la bête Mantichore), le Léviathian de la Bible, etc. Je renvoie à l'article cité ci-dessous pour plus de détails.  Il ne faudrait pas oublier les mythes celtiques reliés au combat contre le dragon, et le passage du paganisme au christianisme,  j'en ai déjà parlé dans mon précédant article. 

     

    Tarasques médiévales

    bêtes dévoreuses, façade de Saint Trophime - Romanes.com

    Dans l'art roman, la liberté de propos des artistes qui ont décoré les églises, abbayes et autres cathédrales, a permis une richesse de thèmes, parfois très surprenants, mais aussi d'interprétations artistiques. Aussi ne faut-il pas forcément y voir des représentations fidèles à un projet, une volonté didactique.

    Parmi les représentations que je cite dans cet article, une seule se rapproche de la Tarasque, bête composite, de la tradition de Tarascon, celle du chapiteau d'Arles.

    Tarasques médiévales

     Tarasque de Tarascon « légendes et mythes du monde entier » forum sur généalogie.com

    L'effigie du dragon amphibie, aux yeux rougis et à l'haleine putride, à la tête léonine, au dos couvert d'écailles et aux six pattes, s'est simplifiée dans une mascotte promenée lors des fêtes.  Il est bien difficile d'y retrouver toutes les caractéristiques mises en avant dans cet article :

    (*) Je reprends les conclusions de l'article de Robert Dumont "Notes sur la Tarasque" ICI

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  • Commentaires

    2
    Mercredi 3 Avril 2019 à 21:00

    Là je retrouve la même carte postale, seul le texte de l'éditeur change !!!

      • Jeudi 4 Avril 2019 à 07:47

        Une même carte postale et plusieurs éditions sans doute. C'est vrai qu'elle est impressionnante la Tarasque sur cette carte postale.

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