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Robert Fernier peintre du Jura de l'entre deux guerres
Skieurs - https://robert-fernier.org/les-skieurs/ Ici pas de tenue spéciale pour pratiquer le ski
J'ai choisi cette œuvre pour ouvrir l'article, car Robert Fernier est surnommé le "peintre de la neige". On lui doit en effet de nombreux paysages de sa Franche Comté natale sous la neige. Et pourtant ce serait réducteur car il est aussi un témoin de la ruralité et de la vie dans le Jura.
La bénédiction de la charrue - 1934 - Conseil d’État à Neuchâtel
La Bénédiction des Campènes - 1937 - Musée Courbet
Village sous la neige - 1926 - Médiathèque de Saint Claude
A travers ces quelques exemples, c'est la vie de l'entre-deux-guerres dans le Jura qui est dépeinte, et on lui doit ainsi plusieurs témoignage de coutumes, et de modes de vie qui ont aujourd'hui disparu. On lui doit aussi de nombreux portraits, notamment dans ces scènes de groupe.
J'ai connu l'eau que l'on allait chercher, les campagnes n'étaient pas toutes équipées de l'eau courante au robinet, il faudra attendre les années 1980 pour que tous les Français en bénéficient,
Les conscrits des Fourgs -1939 - Première Communiante -1927
J'ai connu aussi ces traditions qui n'avaient pas encore disparu dans l'après-guerre (la seconde, celle de 39-45). Je ne suis pourtant pas originaire du Jura, c'est un peu le portrait d'une société d'avant l'arrivée de la technologie. Mais Robert Fernier dépeint tout particulièrement celle du Jura, car les régions, alors, avaient conservé leurs spécificités. Il devient le chef de file d'une école franc-comtoise.
Il se fait aussi reporter d'évènements particuliers,
Arrivée du Président Lebrun à Pontarlier - 1933
Témoin de son temps, certes, mais ce serait limiter là son empreinte, car il reste avant tout un peintre de talent. Talent qu'il avait peut être partagé avec son cousin Gustave Courbet. Il consacrera la fin de sa vie à la création d'un musée Courbet à Ornans, et à la réalisation du catalogue raisonné de l’œuvre de son illustre parent. Il a aussi œuvré pour promouvoir la peinture régionale, trop souvent négligée "et crée le Salon des Annonciades qui deviendra avant-guerre le salon de référence de l’Est de la France" - Sur son site.
En quelques dates :
- 1895 - naissance à Pontarlier
- Il fréquente l'école des Beaux Arts où il restera jusqu'à la mort de Fernand Cormon en 1924
- 1914 1919 - Il est mobilisé et participera à toutes les grandes batailles de la guerre : Artois, Verdun, Champagne, Somme, Aisne, Vosges, Champagne, et finalement Ardennes. Il sera libéré en septembre 1919, avec la Médaille Militaire et la Croix de Guerre avec 3 citations
- "il se perfectionne auprès de Gustave Courtois qui saura l’introduire après de mécènes qui l’aideront à se lancer dans la carrière". Il peint sa Franche Comté et en parallèle participe à plusieurs expositions qui lui vaudront des distinctions et même des médailles d'or. Il se consacre aussi à l'écriture et dès 1930 publiera des biographies des artistes régionaux.
- 1949, il voyage en Orient, au Maroc, en Algérie, puis à Madagascar, dans les Comores, à la Réunion puis enfin en Polynésie où il réside dans le pays natal de son épouse. Et bien sûr, il peint toujours, ce qui nous laissera l'héritage de scènes de la vie locale et aura une incidence sur sa peinture.
- 1965 - il revient dans le Jura et partage sa vie entre Paris et le château de Goux-les-Usiers.
- A partir de 1969 sa santé s'altère et il ne peut plus peindre. Il se consacre dès lors exclusivement à sa carrière d'écrivain d'art et à la promotion de l’œuvre de Gustave Courbet.
- Il s'éteint dans son château en 1977 sans avoir vu l'ouverture du musée Courbet dans sa maison natale à Ournans, ni la publication du catalogue raisonné de son œuvre.
- Il a été nommé officier de la Légion d'honneur en 1936, pour sa contribution à la reconnaissance du travail des artistes anciens combattants.
Voir plus sur son site https://robert-fernier.org/peintre-du-haut-doubs/
ainsi que l'article de Pestoune : robert-fernier-le-peintre-de-la-neige, article qui m'a permis de découvrir cet artiste.
Tags : Peinture, Personnalités, Agriculture, Animaux, Arts, Jura, Époque contemporaine, Traditions, Vêtement, Guerres et conflits
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Commentaires
Un pontissalien même peu connu dans sa ville de naissance. Quand on découvre ses oeuvres, on retrouve nos vieilles photos de famille. Je retrouve ma belle-mère dans sa tenue de communiante, la fête des conscrits (on dit toujours lorsqu'on rencontre quelqu'un né la même année que nous, qu'il est notre conscrit), les bénédictions campagnardes et la neige. Je suis en Haute-Saône, mes enfants dans le Ht Doubs et la neige a fait parti de notre quotidien hivernal. Aujourd'hui elle se raréfie chez nous mais mes enfants ont encore la chance de la voir plus longtemps.
Merci pour ce bel article, Fardoise. Il est parfait
Bonne journée à toi
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Lundi 7 Février 2022 à 11:42
C'est pourtant un très bon peintre. Je retrouve aussi les photos de famille et mes souvenirs de ce "vrai" temps d'avant. Un temps où la vie était plus difficile, mais où on prenait le temps de vivre. Je me souviens aussi d'une vie plus communautaire où l'on partageait les grands moments, mais aussi les travaux de tous les jours, les veillées. Enfin, moi j'étais gamine, donc ce sont de bons souvenirs. Pour les adultes face aux corvées du quotidien, ce devait être différent.
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Merci pour cette belle présentation et découverte...
Biz
Merci, c'est grâce à Pestoune.