-
"La Douleur" : la fin de la dernière guerre mondiale à travers le récit de Marguerite Duras
Emmanuel Finkiel a transposé pour le grand écran le récit de Marguerite Duras, celui là même qu'elle décrit au début du film, ces phrases transcrites tout au long de cette attente qui dilue le temps.
Cette douleur c'est celle de ceux qui attendaient le retour de tous ceux qui étaient partis, arrêtés comme Robert Antelme le mari de la toute jeune Marguerite, pour cause de Résistance, mais aussi parce qu'elle était handicapée comme la fille de la personne qui attend aux côtés de l'héroïne, trompant cette douloureuse attente par un espoir désespéré. Le pire étant bien de ne pas savoir si l'on pouvait espérer.
Le retour filtré, au compte goutte distille cette attente, la transformant en douleur profonde.
Au delà des mots de Marguerite Duras, ou grâce à eux, souvent très forts et d'une grande lucidité sur les temps vécus, et les raisons des uns et des autres, le film nous replonge dans cette époque plus que troublée où rien ne ressemblait plus à rien et où peu à peu le monde devait s'habituer à tutoyer l'horreur après la découverte, obligée, des camps de la mort.
Les mots de Marguerite Duras peuvent sembler désabusés parfois, mais face à ce que les gens découvraient alors avec le retour des rares rescapés des camps d'extermination, tout discours semble forcément décalé. Emmanuel Finkiel nous épargne la vue de Robert Antelme, mort vivant extrait par ses amis résistants du charnier, son retour et sa résurrection sont simplement évoqués. La douleur cesse-t-elle avec la fin de l'attente ?
Paris en toile de fond
On ne sort pas indemne de ce film qui appuie là où nous avons encore mal.
"La Douleur" Wikipedia
Tags : Guerres et conflits, Mots, Personnalités, Résistance, Cinéma Télévision
-
Commentaires