• Les statues menhir d'Ukraine et de Crimée

    Je suis tombée sur la Toile sur un article citant l'ouvrage du célèbre archéologue Nikolai Ivanovich Veselovsky :

    ′′ L 'état actuel de la question des ′′ femmes de la pierre ′′ ou ′′ Balbalah ", 1915

     

    Les statues mehnir d'Ykraine et de Crimée

    image extraite de l'ouvrage (si j'en crois l'article) montrant certaines de ces statues menhir

    Cet article est consacré à la disparition de beaucoup de ces statues, pillées au cours de l'Empire Russe pour des usages divers, servant souvent de pierres de construction, transformées en panneaux, bref de bonnes raisons de les enlever des tertres funéraires. L'auteur déplore le grand préjudice causé pour l'archéologie russe.

    Après quelque temps de recherche sur le Net, il faut trouver la bonne entrée, j'ai fini par savoir qu'il s'agissait de statues appartenant à la culture Scythe et qu'elles se trouvaient principalement en Ukraine et en Crimée.

     Celles que Veselovsky appelle les "mères" n'étaient pas seules, on trouvait aussi des guerriers dressés pour désigner l'emplacement des tombes, ou sur les kourganes, et elles n'ont pas toutes disparu, certaines se retrouvent dans des musées, en particulier le musée de Dnipro,

     

    Les statues mehnir d'Ykraine et de Crimée

                                                                                       Musée de Dnipro

     

    Ce musée compte 80 sculptures, la plus riche collection d'Ukraine.

     

    On a retrouvé des statues menhir dans d'autres régions d'Europe :

    Les statues mehnir d'Ykraine et de Crimée

     carte des régions où l'on a découvert des statues menhir - Wikipedia :

    Ces stèles anthropomorphes ont été érigées durant une période allant du néolithique au début de l'âge de bronze (3 500 à 2 000 av. J.-C. environ). Au nord de la  Mer Noire, elles apparaissent au cours du bronze ancien, avec les premiers indo-européens et la culture Yamna et vont se répandre sur une période de 3000 ans jusqu'aux Scythes. Si au départ, souvent la forme est grossière, les signes distinctifs à peine dessinés, au cours des siècles les attributs se font plus nets, appartenance sexuelle, bijoux, coiffes, armes, etc.

     

     

    Les statues mehnir d'Ykraine et de Crimée

    Sculptures en pierre anthropomorphes scythes à Berdyansk - Banque d'images

    Certaines ont été retrouvées encore dressées sur des kourganes, ou ensevelies dans les pentes. Il n'est pas possible d'affirmer qu'elles étaient contemporaines des tertres. Ces tombes pouvaient atteindre de grandes hauteurs, selon le statut social, les plus hautes étant celles des souverains, où ils pouvaient être accompagnés d'humains, d'animaux et d'objets, souvent précieux.  Ces sépultures se répandront dans toute l'Europe orientale avec l’expansion des Scythes et jusqu'en Perse. 

    Dans la manifestation qualifiée d’archaïque de l'art scythe on trouve aussi, en parallèle aux stèles anthropomorphes, les pierres à cerf. Placées à côté des sculptures elles représentent des animaux très stylisés, des cerfs volants ou encore des bouquetins, des sangliers, des chevaux ou des félins. Elles sont sans doute à l'origine de l'art animalier si cher aux Scythes.

     

    Les statues mehnir d'Ykraine et de Crimée

    Pierres à cerf en Mongolie - Wikipedia

    La carte ci dessus montre que ces mégalithes sont présents dans toute l'Europe, mais malgré tout dans des zones à la fois éloignées les unes des autres, et bien délimitées. Sans recherche systématique, on peut douter que cela prouve quoi que ce soit (remarque personnelle). Les chercheurs les ont le plus souvent reliées aux civilisations des steppes, pour ce qui concerne principalement l'Europe de l'Est.

     

    Les statues mehnir d'Ykraine et de Crimée

    Une stèle anthropomorphe d'Ukraine, de la culture Yamna,

    datant du IIIe millénaire av. J.-C. Wikipedia

     

    Elles semblent liées à l'expansion des peuples indo-européens, tout en conservant des spécificités régionales, notamment entre les régions orientales et méditerranéennes. Le façonnage de ces "figures" semble avoir été favorisée par l'apparition des outils en métal, et correspond aussi à une émergence de l'individualité, ainsi que la politique  d'expansion, de la culture de Maïkop  et de celle de Yamna.

    Reste à savoir si elles représentent les défunts, des figures tutélaires ?

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     Plus d'informations   : academia.edu

    et sur les liens cités dans l'article

     

    « Le cercueil en plomb du musée de ValenceUn message de la première guerre mondiale découvert en Alsace »

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