• Vous avez dit blasphème ? Retour sur l'affaire des photographies d'Andres Serrano

    Dans le contexte actuel, c'est aisé de penser que le blasphème ne concernerait qu'une communauté. Je me souviens toujours avec consternation de l'affaire de la photographie "Piss Christ" exposée par la Collection Lambert à Avignon et dont Andres Serrano était l'auteur. Ceci dit il a récidivé depuis, notamment en Australie où le scandale l'a suivi aussi.

    Or donc, en 2011, le photographe exposait une photographie représentant un crucifix plongé dans un mélange d'urine et de sang (les siens). Après moult protestations, des tentatives de faire interdire l'exposition, des manifestations, l’œuvre a été dégradée à l'aide d'un marteau :

     

    Vous avez dit blasphème ? Retour sur l'affaire des photographies d'Andres Serrano

    A.Serrano devant la photographie dégradée

     

    Dès lors le scandale a été double opposant les croyants offensés par ce blasphème et de l'autre côté les aficionados de l'art qui criaient au scandale de la dégradation d'une œuvre d'art. Malgré la violence de l'acte, il faut noter tout de même que l'on s'en est pris à l'oeuvre elle-même et non à son auteur.

    Habitant Avignon à l'époque je me souviens très bien de ce scandale et j'avais été très choquée, principalement par les manifestations anti Serrano, notamment dans mon quartier, car tout près de chez moi se trouvait la chapelle des Pénitents Noirs, où les manifestations les plus virulentes ont eu lieu.

    Vous avez dit blasphème ? Retour sur l'affaire des photographies d'Andres Serrano

    Sur le même site où j'ai pris la première photo : Media presse info - très anti-serrano

     

    J'avais du mal à comprendre la violence ainsi déclenchée par une simple photo et ce quel qu'en soit le contenu. J'avoue que je trouvais plutôt la démarche ridicule. Et j'avais été beaucoup plus choquée par une précédente exposition du photographe, et une série de clichés de cadavres dans une morgue. (J'en ai parlé dans un article sur la mort et ses représentations ICI). Toute sa démarche tourne ainsi autour du morbide, du sado maso, des excréments. Je ne discuterai pas de sa sincérité, personnellement cela ne m’intéresse pas qu'il ait des comptes à régler.  Il me semble que s'il doit y avoir question, ce serait plutôt sur le rapport entre esthétique et horreur. On me l'a un peu reproché à propos d'une de mes photos, de faire de l'esthétique avec un incendie. Il me semble effectivement que c'est LA QUESTION.  

    Le reste...

    Que cela puisse choquer certains, je le comprends très bien, mais rien ne justifie la violence, ni que l'on réponde à la violence des œuvres d'un artiste par une violence plus grande. Cela s'appelle la liberté de penser et de s'exprimer.

     

    NB : Pour résumer tout de même, on entend crier au scandale, et même au blasphème, lorsqu'on s'en prend à l'une des religions monothéistes, les mêmes qui condamnent tous ceux qui ne croient pas comme eux (remarque personnelle).

    « Colliers masculins sur les effigies mortuaires étrusquesUn psautier du XIe siècle numérisé à Edimbourg »

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  • Commentaires

    1
    Mardi 24 Novembre 2020 à 16:46

    Eh bien j'apprends quelque chose !

    Biz

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