"Au XIXe siècle, le chemin de fer transforme le paysage de la France avec la construction de gares, de voies ferrées, d’ouvrages d’art, d’ateliers et de dépôts. Il accélère les déplacements, désenclave les régions et devient un acteur central de l’économie." patrimoine ferroviaire

Valence, l'entrée nord du tunnel sous la ville

 L'un des grands défis a été de faire passer les lignes de chemin de fer à travers les villes, et les choix ont été difficiles, donnant lieu à de grands débats, et souvent, les villes se sont trouvées coupées en deux à la lisière des anciens remparts médiévaux, lorsqu'ils étaient encore en place.

Cela a été le défi à Valence où il a été décidé le le 15 octobre 1846 de faire passer la ligne le long des remparts et du quartier du Cagnard. Une tranchée est creusée, plus profonde que prévue en raison de la situation de la ville, et de ses terrasses. La ville demande alors à ce qu'un tunnel vienne régler ce problème et ce sera chose acquise 13 ans plus tard,

 Etudes Drômoises article de Gérard Bouchet

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 La ville de Romans sur Isère, dont j'ai déjà parlé ici à plusieurs reprises, conserve de nombreux témoignages de son riche passé, notamment des traces des activités pratiquées là,

Comme ici avec les maisons des tanneurs du quartier de la Presle, qui conserve l'un des passages entre les maisons.(*)

Ce quartier autrefois hors remparts, est l'un des plus anciens de la ville et était construit autour de la Savasse et des canaux, aujourd'hui pour la plupart recouverts.

"Aujourd’hui, l’urbanisation a fait son œuvre et tout a été recouvert mais le quartier de la Presle est un vallon traversé par le torrent de la Savasse et sillonné par plusieurs cours d’eau.

A l’origine, on y trouvait donc des plantes vivant dans les milieux humides et la prêle, plante herbacée vivace qui devait s’y épanouir, a donné son nom à cette partie de la ville de Romans.

Dès le Moyen Âge, l’abondance de cours d’eau a donné une grande prospérité à ce quartier en y permettant l’exercice d’industries qui nécessitaient une force motrice : tanneries, mégisseries, teintureries, moulins, foulons, fabriques à tourner les métaux, etc. La Savasse pénétrait dans la ville par une ouverture percée dans le rempart et qu’on appelait la Brèche.

Ce quartier réputé salubre abritait aussi l’hôpital de la Charité, plus tard dénommé Hôtel Dieu. En effet, l’histoire a retenu qu’aucune épidémie n’y aurait jamais sévit.

Seules traces du passé encore visibles, quelques maisons de tanneurs avec leur fameux balcons sur lesquels on étendait les peaux." 

Valence Romans Tourisme

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Alixan présente une particularité, plutôt rare je pense, celle d'avoir conservé des carrières de pierre en plein cœur du village et sous l'église et la mairie  (ex château des évêques de Valence). Ces micro-carrières de molasse s'ajoutaient à d'autres à ciel ouvert,

un banc d'extraction à ciel ouvert dans la colline elle-même

Il s'agissait d'une extraction par bancs, réalisés à partir de larges encoches qui permettaient de placer des tiges levier. Un procédé qui se soldait par une perte de 40% de matériaux.  Les corridors d'extraction sont menés en perpendiculaire et laissent des piliers plus ou moins carrés pour soutenir la voûte.

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L'une des pierres enchâssées dans un mur face à la "Côte" Saint Ursule - l'une de ces montées qui relient la basse ville à la première terrasse de Valence. En fait un remploi, comme cela s'est beaucoup pratiqué.

Si l'on suit la configuration architecturale à cet endroit, on remarque que les maisons, pour la plupart d'origine médiévale, suivent un arc de cercle : il y avait là un théâtre à l'époque gallo-romaine.

Cette pierre de remploi vient confirmer la présence d'un théâtre car il s'agit d'un jeu romain, correspondant un peu à notre "morpion". On y jouait avec des pierres de couleurs différentes et il s'agissait de les mettre en ligne. Et on jouait ainsi en périphérie du théâtre, pour tromper l'attente ?   

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Maison du Mouton - photographies personnelles à quelques années d'intervalle.

L'Inrap fouille deux bâtiments contigus dans le cœur ancien de Romans sur Isère. J'avais consacré un article au riche patrimoine de cette ville et ses hôtels particuliers, nombreux, qui ont traversé les siècles plus ou moins bien(1). La maison du mouton et l'hôtel de Loulle sont deux exemples de ces traversées du temps qui ont connu destructions, reconstructions, au gré des propriétaires et des utilisations successives.

 situation de ces deux hôtels particuliers

Le but de ces fouilles, avant réhabilitation  pour l'hôtel de Loulle (transformé en 18 logements sociaux) est autre pour la maison du Mouton,(du nom de la petite sculpture en façade) qui est celle qui a conservé sa façade médiévale et pour laquelle il s'agit de stratigraphier  les époques.

Au XIVe siècle celle-ci, proche de la collégiale Saint Barnard, l'était aussi du marché, d'où son nom originel de carreria Nundinae. 

"L’ensemble de la construction en blocs de molasse et tuf taillés est d’une qualité exceptionnelle. Sur la rue, l’accès de plain-pied se pratiquait par  deux (ou trois) grandes arcades couvertes d’arcs surbaissés, exceptionnels pour cette période, et surmontés de « canons à lumière » tout aussi déconcertants. Il faut noter que la molasse se taille très bien et que ces formes pourraient puiser dans le contexte avignonnais voisin. L’étage était éclairé par deux vastes baies géminées trilobées couvertes d’un arc brisé, ponctué au centre par un quadrilobe surmonté d’une probable tête de mouton aujourd’hui très effacée. Le dernier étage ouvre par deux baies surmontées d’arcs clavés en tuf, également surbaissés." INRAP

Son voisin, l'hôtel de Loulle est plus vaste et a été sans cesse modifié depuis le XIVe siècle et il donnait sur deux rues. Il atteint son apogée au XVIIe siècle avec Arnoulx Deloulle qui possède la maison dès 1607 et y demeure en 1612 et lui laissera son nom. Devenu distillerie, puis logements, il sera abandonné  pour devenir une friche artistique. Il reste encore des traces du passage des artistes du collectif de l’Hameçon. 

Attendons donc les résultats de ces recherches.

(1) http://fardoise.eklablog.com/les-hotels-particuliers-de-romans-sur-isere  

(2)Et pour plus de détails voir l'article sur le site de l'INRAP :

https://www.inrap.fr/deux-operations-de-fouille-d-archeologie-du-bati-romans-sur-isere-drome-16023

Au début du XXe siècle la société des tramways de l'Ardèche reliait Saint Peray à Vernoux, l'une des huit lignes qui desservaient le département. Il s'agissait d'un tramway à vapeur et il reste, sur la "route du tram" au dessus de Saint Peray,  la citerne qui servait au ravitaillement en eau.

Il reste aussi des traces de constructions sur les talus,

Ainsi, en plus du nom de la route, il reste des vestiges de cette époque où il était possible de voyager en train dans l'Ardèche : entre 1910 et 1930, la société des Tramways de l'Ardèche a exploité jusqu'à huit lignes.  La ligne Saint Peray - Vernoux passait par l'auberge du Pin,

Plusieurs tentatives pour relier le réseau de la Drôme ont été envisagées, si elle a échoué entre à Montélimar, la liaison Valence Saint Peray sera crée en 1927, ce sera l'une des dernières lignes mises en circulation en France. En 1940 le pont sur le Rhône est détruit, mais la ligne fonctionne toujours entre Guilherand et Saint Peray. 

La liaison envisagée dès 1880, impossible avec le pont Seguin, a été réalisée grâce à la construction d'un pont de pierre, inauguré en 1905. Une consolidation du pont a permis le passage d'un tramway électrique.

Le tramway sur le pont du Rhône - Musée des Transports urbains  

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Et oui, Cruas ce n'est pas qu'une centrale nucléaire, c'est aussi un site dont l'occupation est ancienne. L'église Sainte Marie est le seul vestige de l'abbaye. Celle-ci avait été construite sur les ruines d'une domus gallo-romaine, puis un site paléochrétien. L'aménagement d'une zone contiguë à l'église a permis de découvrir les restes des bâtiments monastiques, grâce aux fouilles de l'Inrap en novembre 2020,

Inrap

relevé photographique qui permet de voir l'église en arrière plan.

Lorsqu'on passe près de l'église, et comme le montre la dernière photographie, on est surpris de la voir comme "enterrée" par rapport à la route. En effet les crues fréquentes du  ruisseau de Crûle ont apporté au cours des siècles des couches et des couches de sédiments. 

Ce sont des sondages dans les caves des maisons qui devaient être détruites qui ont révélé des éléments d'architecture de l'époque de l'abbaye, mais aussi d'autres structures sans doute plus anciennes. Les fouilles en cours ont mis à jour notamment une arcature qui pourrait indiquer l'emplacement initial de l'abbaye.

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