• Les destructions en Syrie : le site de Mari

    A l'heure où les hommes souffrent toujours de la guerre livrée en Syrie, il peut sembler "accessoire" de mentionner les destructions irrémédiables perpétrées à l'encontre de sites archéologiques. Dommages collatéraux de toute guerre, c'est presque devenu un lieu commun. Mais là il s'agit de destructions volontaires, qu'elles soient idéologiques ou pire encore, purement matérialistes, à la recherche de "trésors" pour financer un état guerrier. 

    J'ai évoqué la destruction du site de MARI, dans mon précédant article, à propos du Musée  du Louvre qui conserve dans ses collections des artefacts provenant de ce lieu, découvert en 1933 par l'archéologue français André Parrot.

    Une salle lui est consacrée :  https://archeorient.hypotheses.org/12423 

     

    Les destructions en Syrie : le site de Mari

    https://archeologie.culture.fr/mari/fr (1)

     

    Le Palais de Mari, le plus ancien découvert dans un tel état de conservation a été totalement défoncé, le toit de protection écrasé - en haut - et des trous et tunnels creusés à la recherche de trésors à revendre pour financer l'Etat islamique,

    comme cet aigle léontocéphale conservé au musée de Damas,

    Les destructions en Syrie : le site de Mari

    Or et lapis lazuli - plusieurs pièces en or et en lapis lazuli avaient été découvertes dans ce que l'on a appelé de "trésor d'Ur" - découvert lors de fouilles en 1965

    "Le trésor est constitué de présents envoyés par le roi de la ville d’Ur, dans la Basse vallée de l’Euphrate, au roi de Mari, sur le Moyen-Euphrate. Il montre la place éminente qu’occupait Mari, capitale de la région du  Moyen-Euphrate,  depuis le milieu du IIIe millénaire av. J.-C."  Unesco - le palais devait être classé au Patrimoine mondial de l'Humanité.

    Les destructions en Syrie : le site de Mari

    https://archeologie.culture.fr/mari/fr 

    une vue aérienne qui montre les impacts des éventrations. Un premier bilan a été fait des destructions que l'on a pu identifier sur les monuments, tels le palais,

    Les destructions en Syrie : le site de Mari

    Le Palais tel qu'il se présentait lors des premières fouilles, en photo sur le site ministériel

     

    Les fouilles commencées par André Parrot se sont poursuivies au cours de plusieurs campagnes et seulement 5 à 6% du site avaient été fouillés. (2) Elles avaient mis à jour plusieurs villes (I à III) et édifices qui s'étaient succédé depuis 2900 jusqu'à 1759 avant notre ère, date à laquelle elle fut détruite par Hammurabi de Babylone lors de son unification de la Mésopotamie.  Celle qui fut l'une des plus grandes cités des époques sumérienne, akkadienne et amorrite, a alors été effacée puis oubliée. L'histoire de la cité et les résultats des fouilles sont très bien décrits sur le site https://archeologie.culture.fr/mari/fr (1).

    Le palais, les temples et les tombes fouillées à ce jour avait permis la découverte de nombreux objets, depuis des tablettes, jusqu'à de grandes statues et des statuettes de membres de l'élite mariote, comme celle que j'ai déjà publiée dans l'article précité :

    Les destructions en Syrie : le site de Mari

    Temple d'Ishtar à Mari  - statuette d'une Orante en gypse - 2500-2400 avant JC - le Louvre

    Marie Cagnet sur Pinterest

     souvent en albâtre, certaines ont des yeux incrustés en coquille ou en lapis lazuli.  Les tombes fouillées ont permis de découvrir de somptueux bijoux, et c'est bien ce qui a attiré les membres de l'E.I. Qu'ont-ils réellement mis à jour et revendu ? Mystère.

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    (1) Tout ce qui concerne le site de Mari, de son histoire, à sa description en passant par les campagnes de fouilles se retrouvent sur le site du Ministère de la Culture :

    https://archeologie.culture.fr/mari/fr

    il suffit de chercher dans chacune des rubriques.

    (2) Parmi les articles consacrés aux destructions, j'ai choisi celui publié par le journal Le Monde,

    https://www.lemonde.fr/culture/article/2018/03/29/en-syrie-le-plus-ancien-palais-de-l-humanite-detruit-par-l-organisation-etat-islamique_5278308_3246.html

     

    J'avais déjà consacré un article à la Syrie et son patrimoine en danger, en 2014 : "Sauver le patrimoine Syrien". Le signal d'alarme tiré alors par plusieurs organisations internationales et par des chercheurs n'aura pas empêché les destructions.

    Et comme le dit Pascal Butterlin, Archéologue, à propos du site de Mari « on n'en peut plus d'être des dégâts collatéraux » (1)

     

     

     

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