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Par Fardoise le 12 Avril 2018 à 14:38
Emmanuel Finkiel a transposé pour le grand écran le récit de Marguerite Duras, celui là même qu'elle décrit au début du film, ces phrases transcrites tout au long de cette attente qui dilue le temps.
Cette douleur c'est celle de ceux qui attendaient le retour de tous ceux qui étaient partis, arrêtés comme Robert Antelme le mari de la toute jeune Marguerite, pour cause de Résistance, mais aussi parce qu'elle était handicapée comme la fille de la personne qui attend aux côtés de l'héroïne, trompant cette douloureuse attente par un espoir désespéré. Le pire étant bien de ne pas savoir si l'on pouvait espérer.
Le retour filtré, au compte goutte distille cette attente, la transformant en douleur profonde.
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Par Fardoise le 7 Janvier 2018 à 10:19
Mathias Enard - Actes Sud 2010
"Combien faudra-il d'oeuvres d'art pour mettre la beauté dans le monde"
J'ai lu ce livre à sa sortie et je me souviens avoir beaucoup aimé ce roman, car c'est un roman, atypique, entre vérité historique et reconstitution, il restait des zones d'ombre, que l'écriture de Mathias Enard comble. Au point de départ l'invitation lancée par le sultan Bajazet II à Léonard de Vinci, puis Michel Ange pour imaginer un pont sur le Bosphore.
"Tout a commencé à la Villa Médicis ; je me promenais dans la magnifique bibliothèque, et j’ai sorti un volume, peut-être au hasard, je ne sais plus ; c’était la vie de Michel-Ange par Vasari. Et en le feuilletant, je suis tombé sur la mention de l’invitation du sultan de Constantinople. Je me suis dit : quelle histoire magnifique. Il faut que je la raconte."
« L'invitation du sultan est relatée par Ascanio Condivi (biographe et ami de Michel-Ange) et mentionnée aussi par Giorgio Vasari....
Les lettres de Michel-Ange à son frère Buonarroto ou à Sangallo citées ici sont authentiques, je les ai traduites de son Cartaggio.
… Pour le reste, on n'en sait rien. »
Le reste, on le doit à la plume de Mathias Enard.
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Par Fardoise le 27 Novembre 2015 à 15:55
"La tristesse est notre destin ; mais c'est pour cela que nos vies seront chantées à jamais, par tous les hommes qui viendront."
Parole attribuée dans l'ouvrage à Hélène.
La colère d'Achille (1) illustration de A.et M. Provensen
« Tout commença par un jour de violence.
Il y avait neuf ans que les Achéens assiégeaient Troie... »
« Les deux armées remportèrent des victoires au cours de ces années-là. Mais les Troyens ne purent jamais incendier les vaisseaux grecs, ni les forcer à reprendre la mer. Et les Grecs ne purent jamais faire une percée dans les murs de la ville pour reprendre Hélène aux Troyens » (1)
Et la colère d'Achille racontée par l'Iliade commence par le récit de Chryséis, enlevée à Thèbes. Agamemnon doit la rendre à son père, et exige d'Achille qu’en compensation, il lui livre Briséis. Achille, alors, décide de ne plus combattre.
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Par Fardoise le 10 Mai 2015 à 09:57
Tout le film est rythmé par le passage des trains, fermés à l'aller, vides au retour.
Le personnage central, Kurt Gerstein(*), médecin devenu SS, est affecté à la désinfection et fournit le ZYKLON B. Et, un jour, par un regard à travers l’œilleton d'une porte de chambre à gaz, porte qui est secouée par les efforts désespérés de ceux qui veulent sortir, il découvre l'horreur de l'utilisation de ce gaz. Nous, nous ne verrons rien, juste ce que lui ressent à travers l'expression de son visage. En chrétien convaincu, son combat sera désormais de faire savoir ce qu'il a vu. Après son échec auprès des représentants de sa communauté, il tente de contacter le Pape, qui, pense-t-il, peut seul pouvoir faire pression sur Hitler pour stopper la machine. Le film est le constat de l'échec de sa tentative, comme ont échoué tous ceux qui ont essayé de faire savoir ce que tout le monde tentait d'oublier. Certains vont jusqu'à dire que la machine ne pouvait pas être arrêtée ??Et pendant ce temps, les trains roulent.
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Par Fardoise le 6 Janvier 2015 à 09:06
René Vautier, réalisateur et scénariste, et militant, est mort en Bretagne le 4 janvier 2015. Je reviens, comme beaucoup sur son film le plus connu, "Avoir 20 ans dans les Aurès", que j'ai vu plusieurs fois, sauf dans sa version "numérique" sortie en 2012. Film militant s'il en est, et plus qu'un seul témoignage sur la guerre d'Algérie, cette guerre qui n'a jamais osé dire son nom, c'est avant tout un film antimilitariste et antiraciste.
René Vautier en 2008 sur le site http://www.lemonde.fr
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Par Fardoise le 2 Janvier 2015 à 06:43"J'avais cinq marches à mon perronLes quat'filles March avaient un père docteurY avait trois lanciers au BengaleEt le facteur a sonné deux foisN'avait pas de courrier pour moi"
variante
"Mais le facteur sonna deux foisPour me dire « Votre fils est mort »
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Par Fardoise le 19 Novembre 2014 à 07:14
Il est ainsi des lectures qui marquent et marqueront longtemps, ce livre là en fait partie. On a beau savoir, avoir vu des reportages, la Chine contemporaine reste mal connue, et ce n'est pas pour rien.
Ici nous plongeons au cœur de la zone 99, un camp de "novéducation" au temps du grand Bond en avant.
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