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Châteauneuf sur Isère : une histoire liée à la molasse
L'histoire de Châteauneuf sur Isère, située au confluent de l'Isère et du Rhône, est liée à l'existence d'une molasse de belle qualité qui a servi à la construction depuis l'Antiquité jusqu'au Moyen-Age dans toute la région, notamment à Valence et Romans où elle est la pierre des principaux monuments.
Le village troglodyte est lié aux carrières de molasse, il est dominé par cette cheminée de fée.
Les carrières sont exploitées jusqu'à la fin du XIXe siècle, où le ciment vient la concurrencer. Elles sont pour un temps transformées en champignonnières, jusqu'à la crise du champignon dans les années 1980.
Aujourd'hui, elles se visitent sur les sites du Châtelard, de la Combe, Picard, Guillot.
La molasse est une roche sédimentaire constituée à partir de déchets, notamment des grès, tendres et perméables, largement utilisée dans la construction pour son caractère facile à tailler, et qui durcit ensuite. Le revers de la médaille : une érosion importante que connaissent les monuments de Valence par exemple :
Maison Dupré Latour
Les carrières de Châteauneuf sont semble-t-il exploitées dès l'époque gallo-romaine. Le territoire, traversé par la Voie Agrippa, est cadastré et on comptait plusieurs implantations, attestées par des trouvailles dont des tombeaux en molasse (*). Le Moyen-Age, puis la Renaissance en ont fait leur matériau favori, tant en parpaings pour la construction, que pour la sculpture et le décor. Des carrières de Châteauneuf sont originaires la cathédrale de Valence,
le soubassement à été consolidé en pierre de Crussol ;
la Maison des Têtes, le Pendentif, la Maison Dupré Latour, etc.
Autre exemple célèbre : la collégiale Saint Barnard de Romans. Tous ces monuments ont eu du mal à traverser les siècles et ont du être restaurés, ainsi la Maison des Têtes de Valence.
La ville de Châteauneuf conserve des témoins architecturaux de cette période d'opulence, dont les ruines de l'abbaye de Vernaison, et plusieurs bâtisses civiles dont les restes du Château, l'ancienne cure et la maison des Bayles, représentants du seigneur de Châteauneuf, qui conserve une cuisine cheminée, improprement appelée cheminée sarrasine, en référence à celles que l'on trouve en Bresse, mais qui est plus proche de celles de l'abbaye de Fontevraud,
Dans le village troglodyte du coteau du Bel Air, certaines maisons sont celles de carriers,
La molasse a été utilisée pour un dernier grand chantier, celui du canal de la Bourne et son réseau d'irrigation, qui a permis le développement de l'arboriculture et Châteauneuf est devenue première commune productrice de pêches. (*)
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(*)Conférence de Jean Marc Vacher à la Médiathèque de Valence le 13 avril 2017
et le site de la commune ICI
« Le nuancier d'Aix en ProvenceLes dégâts collatéraux du "Déluge de Grenoble" à Châteauneuf sur Isère »
Tags : Agriculture, Antiquité, Architecture, Dauphiné, Époque contemporaine, Moyen-Age, Photographies personnelles, Rome, Drôme
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Commentaires
il y a encore des comtes et des comtesse ou est ce qu'il en a eu au moin? si oui qu 'elles sont leur nom
merci cdl ,bueu
Bonjour Françoise, voilà une pierre que je ne connaissais pas du tout, merci pour la découverte. Il est dommage qu'elle s'érode si rapidement, mais c'est le revers de la médaille.
Je te souhaite un bon lundi pascal, bises.
La conférence devait être bien intéressante et elle se trouve ici bien illustrée. Merci.
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Lundi 17 Avril 2017 à 14:28
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Heu, je n'en sais rien, encore moins leur petit nom. Désolée.